Mieux reconnaître la ville et son évolution
Parmi les différentes méthodes mises en œuvre dans le cadre du PCR portant sur Saint-Bertrand-de-Comminges et Valcabrère, des campagnes de prospections systématiques recourant aux détecteurs de métaux sont menées avec l’aval du service régional de l’archéologie.
Le principe général, très peu développé en France alors qu’il l’est davantage à l’étranger (par exemple en Angleterre, en Allemagne ou en Autriche), repose sur l’idée que les monnaies et autres petits mobiliers métalliques sont en position déjà remaniée dans les labours. Ils peuvent cependant apporter un complément d’information sur la chronologie des occupations des sites, voire refléter des périodes potentiellement impossibles à documenter par ailleurs par une exploration archéologique forcément ponctuelle.
Les apports tant méthodologiques que scientifiques de cette collaboration avec l’Amicale Détection Landes Gascogne sont nombreux. Le bien-fondé de cette démarche de préservation patrimoniale repose sur une recherche raisonnée impliquant l’acquisition d’une information scientifique en péril.
Réalisées par des archéologues et dans le cadre d’un contrôle strict des services de l’État, ces opérations sont menées sans impacter les niveaux stratigraphiques sous-jacents. Grâce à un pointage systématique au GPS, les données recueillies sont remises en contexte à l’échelle de la mosaïque de sites qui constituent la ville antique. Cet outil constitue ainsi un excellent complément d’information chronologique aux espaces reconnus par les outils géophysiques ou LiDAR.
Outre les prospections, la détection de métaux s'avère également très utile pour vérifier la présence de métal dans les déblais de fouille. Les déblais de chaque structure sont ainsi isolés de manière à être vérifiés par la suite. Ce système permet alors de restituer le contexte stratigraphique de chaque élément retrouvé.
Le développement de ces prospections au détecteur dûment contrôlées, encadrées par des problématiques scientifiques et finalement non invasives (elles ne concernent que les couches brassées des labours) ouvre de nouvelles perspectives pour la connaissance de la ville romaine ; elles donnent des informations cruciales sur la création et le développement des différents quartiers, sur la caractérisation des activités, également sur le phénomène de rétractation urbaine.
La méthode fait également émerger de nouveaux questionnements, sur l’évolution de la structuration urbaine, sur les pollutions au plomb ou encore sur le devenir du site aux périodes médiévale, moderne et contemporaine.